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ACTUALITE PAIE – RÉMUNÉRATION – Retenue sur rémunération
Paye
3 septembre 2024

Lorsqu’une rémunération a été versée à tort par une collectivité, les sommes indûment payées doivent être récupérées. Cette régularisation de la situation peut être effectuée par prélèvement direct ou via l’émission d’un titre de recette.

L’essentiel

  • Principe : Un trop-perçu résulte d’une rémunération versée en dépassement des droits acquis. La constatation par une collectivité d’une créance résultant de paiement indu doit être régularisée dans un délai déterminé et dans certaines limites de montant. La responsabilité de l’autorité territoriale peut être engagée lorsque l’administration maintient le versement d’indus de rémunération et tarde à réclamer les sommes trop perçues.
  • Modalités de remboursement: Les indus peuvent être recouvrés par l’administration, soit par prélèvement direct sur la paie des agents, soit par l’émission d’un titre exécutoire. Le montant maximal à retenir (ou quotité saisissable) est calculé selon un barème de saisie. Quelle que soit la somme due, la saisie ne pourra pas priver l’agent de l’intégralité de sa rémunération. Un minimum vital « le reste à vivre » doit lui être garanti.
  • Délai : Le délai de prescription pour le recouvrement des rémunérations indûment perçues par l’agent est encadré par les textes (2 à 5 ans, selon les cas, sauf démarche frauduleuse).
  • Remise gracieuse : Le débiteur d’une créance peut demander une remise gracieuse en invoquant un motif personnel plaidant en sa faveur (situation de ressources, charges de famille…). La collectivité peut rejeter ou admettre, dans sa totalité ou partiellement, la demande de l’agent. Cette décision doit être motivée au vu de la situation personnelle de l’agent, sur base d’une délibération.

Références

La demande de remboursement d’un « trop perçu »

Lorsqu’une administration a indûment versé une rémunération à laquelle un agent n’a pas droit ou une rémunération supérieure à celle à laquelle il a droit, l’administration se voit dans l’obligation d’en demander le remboursement.

Champ d’application

Tous les éléments de rémunérations principales ou accessoires versés par une personne publique peuvent donner lieu à demande de remboursement.

A titre d’illustration, peuvent donner lieu à recouvrement, les éléments suivants :

  • Le traitement : Par exemple, l’agent a été rémunéré sur la base d’un indice supérieur à celui auquel il avait droit, a perçu un traitement correspondant à un temps plein alors qu’il travaillait à temps partiel ou une rémunération à plein traitement au lieu de demi-traitement en cas d’absence pour raison de santé, a bénéficié d’une rémunération en l’absence de service fait, a continué à être rémunéré alors qu’il était radié des cadres ;
  • Les compléments de rémunération tels que l’indemnité de résidence (IR) ou le supplément familial de traitement (SFT) : Par exemple, l’agent a pu bénéficier d’une IR au taux d’une ville alors qu’il travaillait dans une commune n’y ouvrant pas droit ; il peut avoir perçu un SFT alors que son conjoint agent public le percevait ou que l’âge de ses enfants n’ouvrait plus ce droit ;
  • Les primes et indemnités instituées par un texte législatif ou règlementaire : Par exemple, l’agent percevait une nouvelle bonification indiciaire (NBI) alors que les fonctions qu’il occupait ne lui ouvraient pas ou plus ce droit ; des primes ont été versées sans base réglementaire ou alors que l’agent ne remplissait pas ou plus les conditions ;
  • Le remboursement des dépenses engagées par l’agent dans l’exercice de ses fonctions : Par exemple, prise en charge partielle du prix des titres d’abonnement correspondant aux déplacements effectués entre sa résidence habituelle et son lieu de travail, frais de missions etc. ;
  • La rémunération accessoire : Par exemple, lorsque l’agent participe à des activités de formation.

La portion saisissable de la rémunération

La règlementation encadre les sommes saisies dans certaines proportions tenant compte, le cas échéant, des charges de famille de l’intéressé. Ces proportions saisissables sont calculées sur base de la rémunération nette annuelle, de ses accessoires ainsi que de la valeur des avantages en nature, après déduction des cotisations et contributions sociales obligatoires.

Le salaire net annuel (hors remboursements de frais et allocations pour charge de famille) des 12 mois qui précèdent la notification de la saisie est divisé en 7 tranches. Pour chaque tranche est déterminée une fraction qui peut être saisie.

Pour 2024, le décret n° 2023-1228 du 20 décembre 2023 révisant le barème des saisies et cessions des rémunérations établit les montants suivants :

Barème de saisie des rémunérations – Montants au 1er janvier 2024

Tranche de rémunération annuelleTranche de rémunération mensuellePart saisissableMontant maximum mensuel saisissable (montant cumulé)
Jusqu’à 4 370 €Jusqu’à 364,17 €1/2018,21 €
De 4 370 à 8 520 €De 364,18 à 710 €1/1052,79 €
De 8 520 à 12 690 €De 710,01 à 1 057,50 €1/5122,29 €
De 12 690 à 16 820 €De 1 057,51 à 1 401,67 €1/4208,33 €
De 16 820 à 20 970 €De 1 401,68 à 1 747,50 €1/3323,61 €
De 20 970 à 25 200 €De 1 747,51 à 2 100 €2/3558,61 €
Supérieure à 25 200 €Supérieure à 2100 €100%558,61 € + la totalité des sommes au-delà de 2100 €

Exemples :

  • Pour le débiteur dont le total des ressources mensuelles saisissables est de 1 500 €, le montant de la saisie peut aller jusqu’à 241,11 € par mois.

Détail du calcul des montants de fraction mensuelle saisissable :

Tranche 118,21 euros
Tranche 234,58 euros (= 52,79 – 18,21)
Tranche 369,50 euros (= 122,29 – 52,79)
Tranche 486,04 euros (= 208,33 – 122,29)
Tranche 532,78 euros (= (1500-1401,67) /3)

En additionnant les montants (18,21 € + 34,58 € + 69,50 € + 86,04 € + 32,78 €), on obtient le total de la quotité saisissable, soit 241,11 €.

  • Pour le débiteur dont le total des ressources mensuelles saisissables est de 2 500 €, le montant de la saisie peut aller jusqu’à 958,61 € par mois car 558,61 € + (2 500 – 2 100,00 €) = 958,61 €.

Les montants des tranches doivent être augmentés de 1.690 € par an (soit de 140,83 € par mois) et par personne à charge, sur présentation de justificatifs (article R.3252-3 du code du travail pour la définition des personnes à charge).

Notre conseil : avant toute saisie sur rémunération, nous vous invitons à consulter le site internet du ministère de la justice où vous pourrez réaliser des estimations grâce au simulateur officiel : https://www.justice.fr/simulateurs/saisie-salaire#simuler

Attention !

Quel que soit le type de créance, il est obligatoire de laisser à disposition du débiteur le solde bancaire insaisissable. Aucune saisie ne peut être pratiquée sur la fraction de rémunération correspondant au montant forfaitaire du revenu de solidarité active (RSA) correspondant à un foyer composé d’une seule personne. Révisé annuellement, ce seuil équivaut à 635,71 depuis 1er avril 2024.